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Episode 24 - Yan Morvan, reporter de guerre « On n’est pas des héros : photographier des gens qui vont crever, ce n’est pas de l’héroïsme. »

 

Yan Morvan nourrit une passion pour la photo depuis le Grand Prix de Monaco de 1967 qui a coûté la vie au pilote Lorenzo Bandini. Le garçon, alors âgé de 13 ans, a envie de prendre des voitures en photo et son père lui offre son premier appareil. Pourtant, il étudie les mathématiques et la physique par la suite.

Mais son arrivée à Paris et sur les bancs de la faculté de Vincennes le ramène dans l’univers de la photo quand il choisit la section cinéma.
Il couvre d’abord des manifestations pour Libération en 1975, sur fond de prolétariat et de revendications sociales avec un Leica volé qui lui a été donné.

Puis, il poursuit son travail de photographe reporter avec des clichés mettant en scène des bikers, notamment le sulfureux club de moto "Hells Angels", et les immigrés des bidonvilles. Des sujets forts que le photographe capture près de chez lui. Groupes de musiques et foules en délire, salons et polaroid à la terrasse de cafés font aussi partie de ses travaux durant les années 70.

Dans les années 80, il rejoint Paris Match, puis Figaro Magazine et l’agence Sipa qui l’envoie sur sa première guerre Iran-Irak. Le dernier conflit couvert par Yan Morvan est celui opposant la Russie à l’Ukraine.
Le photographe reporter chevronné confie  : «
sur le terrain, je n’ai pas peur, je vis le truc ; mais au cinéma, ça fout la trouille. »
Chez lui, il ne regarde d’ailleurs aucun film triste ni aucun drame, uniquement des séries policières légères. Il refuse de voir des documentaires parler de son métier « On n’est pas des héros : photographier des gens qui vont crever, ce n’est pas de l’héroïsme. »

Alors qu’il se trouve au cœur de Tripoli, au Liban, en 1982, il est arrêté et condamné à mort car considéré comme un agent israélien.
Il doit sa vie sauve à son chauffeur qui témoigne en sa faveur ainsi qu’à sa conversion immédiate à l’Islam « 
Ça, c’est la vraie peur, je transpirais, j’étais tétanisé. Je suis rentré à Paris deux jours plus tard et j’ai retrouvé la vie d’après ».

Côté matériel, Yan Morvan ne manipule que des boîtiers Leica pour son plus grand bonheur, notamment un Leica M10 et un Leica M9P.
«
 Depuis le début jusqu’à la fin, je serai Leica… Pour faire du photo-journalisme, sur le terrain, au plus près, c’est l’arme absolue, il n’y a pas de rivalité. Quand tu sais te servir de ces appareils, c’est de la poésie. »

Désormais, les discussions et les hommages saluent le travail du reporter, considéré comme l'un des plus grands photojournalistes français. Sa trace est à jamais gravée. Chapeau l'artiste !


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